GANGA
Un trajet de 20h. Un retard de 6h. Une attente de 2h. Un train jamais arrivé à destination. L'incompréhension. Une fin de route à pied sur les rails. Une chaleur à plus de 40°C. Un rickshaw en panne. Un conducteur alcoolisé, drogué ou juste fou. Le Gange, ça doit se mériter. Et puis ça doit aussi valoir le coup que je me suis dis.
L'eau et l'Homme se marient parfaitement. Un mariage hindou. Histoires de religion. Le long du fleuve: c'est beau, c'est coloré, c'est propre. C'est vivant le matin et vivant le soir. L'après-midi, pour les jeunes qui bravent la chaleur, c'est cricket. Pour les anciens, c'est sieste. Au lever du soleil vers 5h, c'est un sacré spectacle de vie: bain, lavage du linge dans le fleuve et boad trip des touristes captivés par le spectacle matinal. Le soir laisse sa place aux cérémonies hindouistes.
Ce qui est en train de brûler, c'est un homme, un cadavre en réalité. Oh ça n'a rien de choquant. Ça ne reste qu'un corps après tout. Et ici un corps ne représente rien, tout juste la fin d'une vie. Non, ce qui m'interpelle c'est cet homme, un asiatique qui prend vraisemblablement son pied à prendre des photos, sous tous les angles, avec un très bel appareil, de près et de très près même de ce spectacle macabre matinal.
La sale, la pauvre, l'insolante, l'irrespectueuse Inde, la vraie, n'est jamais très loin. C'est quelques mètres plus loin, cachée derrière la religion et ses inombrables temples.
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