VILLAGE
Ce n'était pas un village de chez nous. Il semblait comme perdu, hagard même, planté là par hasard au milieu de nulle part sur des terres arides, entouré de rivières sans eau, abandonné par la ville, fuis par les Hommes, loin de tout.
Les Hommes désertent les montagnes, les villages, les déserts. C'est dans les villes qu'il y a du temps à passer. On ne doit surement pas s'ennuyer, il s'y trouve tellement de monde.
Le temps est comme arrêté dans le village, tu penses, on n'est tellement pas gêné par l'Homme.
Ici on croit beaucoup, on a plus le temps de pratiquer un culte dans les villages. Il n y a rien à y faire. Les femmes s'occupent des cuisines, des enfants, des champs, des bêtes et des terres mêmes, terres qui appartiennent aux hommes. Les hommes s'occupent de trouver un business en ville parce que c'est là qu'il y a l'argent. Là où se trouve les Hommes. Bref, chacun à sa place. Toujours pour une histoire de croyances. Les hommes "respectent" leurs femmes comme ils disent. Drôle de respect. A t'on seulement déjà demander leur avis aux femmes, au moins une fois? Les occidentaux, les touristes appellent ça "la culture" pour justifier un mode de vie. Elle a bon dos la culture. Parlons-en de la culture. Les habitants aussi parlent de "culture". C'est facile de se réfugier derrière. Je vois des hommes qui voyagent, sortent, en somme qui sont libres de leurs mouvements et des femmes qui doivent rester dans le village. Je vois des femmes au service des hommes, avec des foulards et qui ne travaillent pas. Les hindous ne sont pas tellement différents des musulmans finalement. Personne n'a de leçons à recevoir. Forcément, un foulard jaune ou rose c'est plus tendance, plus sexy qu'un voile noir. Ca fait moins peur un voile rose. Ca passe mieux quoi. Le résultat est le même. Voile ou foulard, c'est la soumission de la femme que je vois. Toutes les religions se valent. Je comprends la religion. C'est la raison pour laquelle je la méprise.
Je suis une curiosité, un ovni, un Dieu même. Un étranger dans un village est une bête de foire surtout pour les femmes qui ne mettent que rarement un pied en ville. Une aubaine pour elles donc que de recevoir un voyageur. Servir, c'est ce qu'elles savent faire de mieux ici alors tu penses elles y mettent du coeur pour que je sois à mon aise. La seule différence pour elles, je dis "Merci" avec le sourire. Sourire qu'elles me renvoient constamment à longueur de journée, pour le plaisir.
Quelle joie pour elles lorsqu'arrive un jour de fête. L'occasion de se faire belle et de sortir du village. Alors durant le long trajet en bus qui mène au lieu de rencontres, elles sont heureuses tu penses. Elles chantent... des chants religieux. Les hommes debout demeurent blasés, toujours à cause de l'habitude. Il fait 50°C. Le bus est dans un sale état. Les routes aussi. C'est comme ça quand tu t'éloignes de la ville. Et les femmes assises qui n'arrêtent pas de hurler, et ce pendant deux heures durant. J'ai la tête en vrac.
Je refuse la religion et tout ce qu'il y a dedans… Je ne la déplore pas moi… Je ne me résigne pas moi… Je ne pleurniche pas dessus moi… Je la refuse tout net, avec tous les hommes qu'elle contient, je ne veux rien avoir à faire avec eux, avec elle. Seraient-ils quelques milliards d'hindous, de musulmans, de bouddhistes ou de chrétiens et moi tout seul, c'est eux qui ont tort, Et c'est moi qui ai raison, parce que je suis le seul à savoir ce que je veux : je veux être libre.
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