TAJ
Il se tenait là donc, tout beau. Il en avait des visiteurs, venus de tout horizon. Parcqu’ici tous les chemins mènent au Taj Mahal alors tu penses, les gens y vont, moi compris, après avoir refusé la compagnie d'une dizaine de guides.
Pourtant avec un bras en moins, c'est moins sexy forcément. Qu'importe. Ca reste le Taj tout de même. Sa beauté vous saute au visage. Puis on s'approche de plus près, on rentre même à l'intérieur. C'est petit et plutôt vide tout compte fait, on y fait vite le tour. Dedans, il n'est pas permis de parler alors les gens gueulent. Il est interdit aussi de prendre des photos alors les gens en prennent et avec le flash. Il est aussi interdit de s'asseoir. Ça ne les gêne pas de le faire, oh que non. Ils te poussent, te collent. L'incivilité, ça me tue.
J'essaie tant bien que mal de prendre une photo mais l'image ne donne rien de bon. Le Taj est impressionnant par son imposante dimension entouré de ses jardins taillés de près. Mais la foule, le boucan généralisé, les selfis, les photographies, l'incivilité, la chaleur l'ont compressé. L'écran l'a réduit en un vulgaire monument. Mais qu'importe pour la meute que la photo rende le Taj à sa juste valeur. Etre pris devant le Taj suffit à leur bonheur. C'est l'arrêt du temps par l'image. J'étais là, à telle heure, à telle date, à tel endroit pour se souvenir qu'on a vécu ce moment. Le Taj est un soufifre, un faire-valoir. Ici plus qu'ailleurs, grâce au selfi le moment est profité. C'est vrai qu'on en consomme bien des choses, et à la chaîne en plus. Ici, on consomme du temps.
Le Taj Mahal : une allumeuse, un top model, un coup d’un soir.
Il y avait ces deux jeunes indiens assis là, en retrait de la meute. "C'est notre 12ème visite" qu'ils m'ont dit. Alors tu penses pour eux c'était comme prendre du thé en Inde. Ca fait toujours du bien mais ça perd quelque peu de son intérêt, une habitude en quelque sorte. Chacun sa tour eiffel. On passe vite à autre chose dans ces cas là. Bref une bonne occasion de fuir. Nous sommes parti loin de cet endroit pour mieux l'apprécier, sans doute. La journée pouvait alors commencer, dans la vie de la rue, plus cocasse, plus folle et plus sale que ce prévisible Taj Mahal, aussi beau soit-il.
Le Taj Mahal c'est pas trop mal.
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